Le glyphosate favorise les plantations de conifères, qui en tolèrent certaines doses, tandis qu’il tue les feuillus et les herbacés. On développe ainsi des plantations beaucoup plus homogènes, dans lesquelles les conifères n'ont presque plus de concurrence. Depuis 1990, près de 3,5 millions d'hectares de forêt ont été aspergés de glyphosate au Canada, soit près de six fois la superficie de l’Île-du-Prince-Édouard.
Malgré l'efficacité redoutable du glyphosate à éliminer certaines plantes, des voix s'élèvent en Colombie-Britannique pour dénoncer son utilisation. On lui associe des risques accrus de propagation de feux de forêt, la contamination possible de l'environnement, ainsi qu'une réduction de la biodiversité. Étant donné qu’ils influencent l'humidité et la température du sol, les feuillus vont souvent ralentir ou même freiner le déplacement d’un feu de forêt. Plusieurs déplorent que l'utilisation du glyphosate détruit cette barrière naturelle.
Les travaux de la chercheuse Lisa Wood ont aussi démontré que le glyphosate, lorsqu'il ne tue pas les plantes, peut demeurer au moins une année dans les végétaux. Cette réalité inquiète des Premières Nations qui craignent d’en consommer lorsqu'ils cueillent des petits fruits. Au nord de la Colombie-Britannique, la Première Nation Saulteau fait maintenant l'usage de moutons débroussailleurs au lieu d'utiliser les herbicides chimiques. Cette communauté considère de surcroît que l'usage du glyphosate détruit des végétaux essentiels à la survie des orignaux.
Un reportage révélateur à voir également le samedi à 20 h sur ICI EXPLORA et le dimanche à 20 h sur ICI RDI.
Journaliste-réalisateur : Maxime Corneau
Animatrice : Catherine Mercier
Réalisatrice-coordonnatrice : Faby Deschênes
Rédactrice en chef : Hélène Leroux
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