Les téléspectateurs sont invités à suivre le fil tissé par Alexis De Lancer autour de la notion de perte de mémoire collective et individuelle. Le journaliste et son équipe ont pu être les témoins de moments de grandes tensions dans un pays longtemps présenté comme un modèle de croissance économique. À l’ombre de ces exploits apparents : de profondes injustices, une corruption inouïe, un déni du passé, une soif de démocratie et la relation difficile avec le pays voisin, Haïti.
Tout au long de ce documentaire, vous plongerez au cœur des années sombres de la dictature de Rafael Trujillo, une des plus sanguinaires d’Amérique latine. Alexis De Lancer évoque l’emprisonnement de son grand-père et l’exil de son père après l’invasion militaire américaine de 1965.
Dans un des points culminants de ce récit, les téléspectateurs seront conviés à un périple à la frontière entre la République dominicaine et Haïti, une des frontières les plus militarisées de l’hémisphère. Cette zone de tensions illustre bien la complexité de la cohabitation entre les deux peuples et les défis posés par l’arrivée constante de migrants haïtiens en terre dominicaine. Si la main-d'œuvre bon marché qu’ils représentent a toujours été indissociable des succès économiques de la République dominicaine, elle a aussi alimenté des décennies de méfiance et de violences.
Mais par-delà ces ombres au tableau, il y a l’espoir incarné par une jeunesse qui se mobilise. Dans les quartiers populaires de Santo Domingo ou au cœur d’immenses manifestations, Alexis De Lancer part à la rencontre de ceux et celles qui rêvent d’une République dominicaine différente, plus démocratique, en paix avec elle-même et avec la république voisine d’Haïti. C’est cette même vision du pays dont a toujours rêvé le père du journaliste, personnage central du film, dont la mémoire s’étiole inexorablement, au profit de l’Alzheimer.
Scénario : Alexis De Lancer et Charles Duquet.
Journaliste : Alexis De Lancer
Réalisateur : Charles Duquet
Réalisateur-coordonnateur: Georges Amar
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